mardi 15 mai 2007

224 - Vision nocturne

Je trinque à votre gloire, vous la passagère onirique qui m'avez si bien brûlé le coeur. Je lève mon verre à la cause suprême, lançant des jurons à tous les dieux du Parnasse, invoquant les poètes chéris, insultant le Diable, et bois l'absinthe de l'amour. Suave et venimeux, votre visage enfui me hante. Votre souvenir est un breuvage amer et doux, un poison mêlé de miel.

Votre voix qui s'éloigne a les charmes dolents des terres chères aux exilés, à jamais quittées : vous n'êtes qu'un songe que l'aube a chassé.

Suis-je fol, car je vous aime avec un dard dans le coeur, une plume dans la main, des constellations dans la tête ! Vous êtes mon soleil lointain, mon astre fuyant, ma chandelle évanouie. Vous êtes un mirage et je me jette à vos pieds. Votre beauté consiste en ce geste fou et cruel de votre talon imaginaire tendu et de mon front battant la poussière.

Je suis de chair, vous êtes pure chimère. J'ai accédé à un trône à la fois convoité et redouté, à présent j'erre dans ce royaume d'ombre et de lumière qui n'ose dire son nom, que je nomme en ces termes simples et tragiques : REVE D'AMOUR.

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