mercredi 16 mai 2007

271 - Joie d'être ivre

Je porte à mes lèvres la coupe profane qui me délivrera de la pesanteur des jours quotidiens. La bière est fraîche, mon coeur est léger. Dans ma gorge flue sans modération le breuvage doré. Que coule à flot la pisse des dieux !

L'éther qui me monte à la tête est comme un guide qui me montre un chemin tortueux, trouble, plein d'éclat, où je vais me perdre avec délices.

J'entre dans les hauteurs enchanteresses des âmes abreuvées d'absinthe. Je perds le sens de l'équilibre : un vertige joyeux me sert de béquille. Encore un verre, et je serai l'égal de mes juges, l'égal du peuple de l'Olympe, l'égal des princes de la Terre.

Encore un verre, et je serai par terre, à deux doigts de la tombe, plus près de la Lune, à peu près à l'endroit, droit comme un cygne. J'ai vidé mes verres, je suis plein comme un tonneau. Je n'ai plus d'heure, plus de soucis, plus rien à dire, à part chanter aux étoiles.

Alors je chante, chante, chante aux étoiles...

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