mercredi 16 mai 2007

281 - Le chant des ânes

Voici la réponse faite à un auteur qui se complaisait à versifier sur le dos des bourgeois :

Que reprochez-vous donc à ces "rats" embourgeoisés que vous citez avec tant d'impudence ? Qu'avez-vous contre ces banales gens qui possèdent un confortable compte en banque et qui ne désirent plus, grâce aux bonnes habitudes prises au cours d'une existence toute pleine de graisseuse sédentarité et de sécurité matérielle, aller se confronter à la légèreté des choses ? Que trouvez-vous à redire à la platitude de ces vies casanières ?

Apprenez que la quête de sécurité, de confort, l'avidité pour l'or amassé, bref toutes ces choses que vous considérez comme des "mesquineries temporelles", valent bien que l'on y consacre quelques vers, au moins autant que vous en consacrez à ces bourgeois que vous traitez de "rats", car le vrai poète est celui qui chante là où nul ne l'attend...

Avec vos vers vous ne faites qu'enfoncer des portes ouvertes. Vous jouez là la musique monotone des lieux communs. A vouloir ainsi dénoncer l'ennui vous devenez à votre tour ennuyeux. D'autres sont passés avant vous par ces chemins balisés : les voies sont usées et les ornières vous guident.

Chantez-moi plutôt, pour être poète, ce qui ne se chante jamais : donnez le beau rôle au banquier, au lâche, à l'insignifiant quidam. Et raillez ces imbéciles de romantiques qui ont toujours les cheveux au vent.

Là, vous plairez aux muses.

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